Je soupçonne mon ami d'avoir été assassiné par sa femme : que dois-je faire ?
http://www.slate.com/id/2209888/
Travail
6 passages obligés avant de (re)négocier son salaire
10 activités pour décompresser après une journée de travail
Shopping
Ventes privées : pas de salut pour les outsiders ?
D'après ses estimations, Vente-privee.com occupe entre 90% et 95% de part de marché des ventes événementielles sur Internet. Difficile dès lors pour les 70 autres acteurs du secteur de se faire une place, auprès des consommateurs comme des marques. […] Est-il possible de survivre dans un secteur quasi-monopolistique? Quelles stratégies se révèlent-elles payantes ? Qui sont les acteurs qui ont une chance de survivre ? La crise va-t-elle déclencher une concentration des acteurs ? Enquête.
Acheter une montre de luxe d'occasion : à qui s'adresser
Eviter les contrefaçons, s'assurer de son bon état, évaluer son prix... Pour bien acheter une montre de luxe d'occasion, il y a quelques règles élémentaires à suivre.
Les vases, c'est has been !
http://www.flowerbox-gallery.com/
Acheter PEPSI = le pinnacle de l'univers
http://gawker.com/5150582/breathtaking-document-reveals-pepsis-logo-is-pinnacle-of-entire-universe
Last year Pepsi spent several hundred million dollars on a new logo. Everyone figured they had just ripped off the Obama logo. But now an internal document from the branding company has surfaced: Breathtaking bullshit.
Chaud, chaud, chaud !
Chaud les pin-up !
http://everocknroll.canalblog.com/archives/2009/01/27/12242550.html
Oyé oyé braves gens ! En ce jour, solennellement je l'annonce : ceci est un coup de gueule. […]
Parmi les trucs avec lesquels on n'a, selon moi, pas le droit de déconner, il y a :
- le rock'n'roll (forcément)
- les gâteaux (un cookie trop cuit ou un cupcake pas décoré, c'est pêché... pire, c'est une hérésie !)
- les pin-up
Et aujourd'hui, c'est des pin-up que je vais te causer. "Youpi" se dit le lecteur mâle qui préfère de loin entendre parler de nénettes sexy que de pâte à gâteaux.
Chaud le tricot !
http://www.doukyo.com/actualites/detail/news/le-tricot-fait-son-show.html
Tout nouveau tout chaud : Le livre « L'art du désencombrement »
La fiche du livre : http://www.editions-jouvence.com/fr/ouvrages/fiche.cfm?ouvrage=K1444&theme=Psychologie%20pratique
Le blog des auteures : http://cherryplum.canalblog.com/
Chaud au cœur : les Danois
http://www.elle.fr/elle/societe/les-enquetes/heureux-comme-un-danois/(gid)/799379
Chaud : le métier de chercheur
De la part de ma cousine :
« Voici un texte de Pierre Jourde, prof à Grenoble III, un peu long, certes, mais on ne peut expliquer ce genre de choses en 2 mots, sauf à faire les raccourcis odieux qu'on entend effectivement en ce moment dans les médias.
Alors, s'il vous plaît, prenez la peine de le lire en entier. »
Université : les fainéants et les mauvais chercheurs, au travail !
Par Pierre Jourde (Écrivain et Professeur des Universités, Grenoble III)
Une poignée de mandarins nantis qui ne fichent rien de leurs journées et refusent d'être évalués sur leur travail, manifeste contre la réforme Pécresse pour défendre des privilèges corporatistes et une conception rétrograde de l'université. Au travail, fainéants!
[…]
Rien de plus facile que de dénoncer les intellectuels comme des privilégiés et de les livrer à la vindicte des braves travailleurs, indignés qu'on puisse n'enseigner que 7 heures par semaine. Finissons-en avec ce ramassis de légendes populistes. Un pays qui méprise et maltraite à ce point ses intellectuels est mal parti.
La réforme Pécresse est fondée là-dessus: il y a des universitaires qui ne travaillent pas assez, il faut trouver le moyen de les rendre plus performants, par exemple en augmentant leurs heures d'enseignement s'ils ne publient pas assez. Il est temps de mettre les choses au point, l'entassement de stupidités finit par ne plus être tolérable.
a) l'universitaire ne travaille pas assez
En fait, un universitaire moyen travaille beaucoup trop. Il exerce trois métiers, enseignant, administrateur et chercheur. Autant dire qu'il n'est pas aux 35 heures, ni aux 40, ni aux 50. Donnons une idée rapide de la variété de ses tâches:
Cours. Préparation des cours. Examens. Correction des copies (par centaines).
Direction de mémoires ou de thèses. Lectures de ces mémoires (en sciences humaines, une thèse, c'est entre 300 et 1000 pages).
Rapports. Soutenances. Jurys d'examens. Réception et suivi des étudiants.
Elaboration des maquettes d'enseignement. Cooptation et évaluation des collègues (dossiers, rapports, réunions). Direction d'année, de département, d'UFR le cas échéant. Réunions de toutes ces instances. Conseils d'UFR, conseils scientifiques, réunions de CEVU, rapports et réunions du CNU et du CNRS, animations et réunions de centres et de laboratoires de recherche, et d'une quantité de conseils, d'instituts et de machins divers.
Et puis, la recherche. Pendant les loisirs, s'il en reste. Là, c'est virtuellement infini: lectures innombrables, rédaction d'articles, de livres, de comptes rendus, direction de revues, de collections, conférences, colloques en France et à l'étranger. Quelle bande de fainéants, en effet.
Certains cherchent un peu moins que les autres, et on s'étonne?
Contrôlons mieux ces tire-au-flanc, c'est une excellente idée. Il y a une autre hypothèse: et si, pour changer, on fichait la paix aux chercheurs, est-ce qu'ils ne chercheraient pas plus? Depuis des lustres, la cadence infernale des réformes multiplie leurs tâches. Après quoi, on les accuse de ne pas chercher assez. C'est plutôt le fait qu'ils continuent à le faire, malgré les ministres successifs et leurs bonnes idées, malgré les humiliations et les obstacles en tous genres, qui devrait nous paraître étonnant.
Nicolas Sarkozy, dans son discours du 22 janvier, parle de recherche «médiocre» en France. Elle est tellement médiocre que les publications scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche. Dans ces conditions, les chercheurs français sont des héros. Les voilà évalués, merci. Accessoirement, condamnons le président de la république à vingt ans de travaux forcés dans des campus pisseux, des locaux répugnants et sous-équipés, des facs, comme la Sorbonne, sans bureaux pour les professeurs, même pas équipées de toilettes dignes de ce nom.
b) l'universitaire n'est pas évalué
Pour mieux comprendre à quel point un universitaire n'est pas évalué, prenons le cas exemplaire (quoique fictif) de Mme B. Elle représente le parcours courant d'un professeur des universités aujourd'hui. L'auteur de cet article sait de quoi il parle.
Elle est née en 1960. Elle habite Montpellier. Après plusieurs années d'études, mettons d'histoire, elle passe l'agrégation. Travail énorme, pour un très faible pourcentage d'admis. Elle s'y reprend à deux fois, elle est enfin reçue, elle a 25 ans. Elle est nommée dans un collège «sensible» du Havre. Comme elle est mariée à J, informaticien à Montpellier, elle fait le chemin toutes les semaines. Elle prépare sa thèse. Gros travail, elle s'y consacre la nuit et les week-ends. J. trouve enfin un poste au Havre, ils déménagent.
A 32 ans, elle soutient sa thèse. Il lui faut la mention maximale pour espérer entrer à l'université. Elle l'obtient. Elle doit ensuite se faire qualifier par le Conseil National des Universités. Une fois cette évaluation effectuée, elle présente son dossier dans les universités où un poste est disponible dans sa spécialité. Soit il n'y en a pas (les facs ne recrutent presque plus), soit il y a quarante candidats par poste. Quatre années de suite, rien. Elle doit se faire requalifier. Enfin, à 37 ans, sur son dossier et ses publications, elle est élue maître de conférences à l'université de Clermont-Ferrand, contre 34 candidats. C'est une évaluation, et terrible, 33 restent sur le carreau, avec leur agrégation et leur thèse sur les bras. Elle est heureuse, même si elle gagne un peu moins qu'avant. Environ 2000 Euros. Elle reprend le train toutes les semaines, ce qui est peu pratique pour l'éducation de ses enfants, et engloutit une partie de son salaire. Son mari trouve enfin un poste à Clermont, ils peuvent s'y installer et acheter un appartement. Mme B développe ses recherches sur l'histoire de la paysannerie française au XIXe siècle. Elle publie, donne des conférences, tout en assumant diverses responsabilités administratives qui l'occupent beaucoup.
Enfin, elle se décide, pour devenir professeur, à soutenir une habilitation à diriger des recherches, c'est-à-dire une deuxième thèse, plus une présentation générale de ses travaux de recherche. Elle y consacre ses loisirs, pendant des années. Heureusement, elle obtient six mois de congé pour recherches (sur évaluation, là encore). A 44 ans (génétiquement has been, donc) elle soutient son habilitation. Elle est à nouveau évaluée, et qualifiée, par le CNU. Elle se remet à chercher des postes, de professeur cette fois. N'en trouve pas. Est finalement élue (évaluation sur dossier), à 47 ans, à l'université de Créteil. A ce stade de sa carrière, elle gagne 3500 euros par mois.
Accaparée par les cours d'agrégation, l'élaboration des plans quadriennaux et la direction de thèses, et, il faut le dire, un peu épuisée, elle publie moins d'articles. Elle écrit, tout doucement, un gros ouvrage qu'il lui faudra des années pour achever. Mais ça n'est pas de la recherche visible. Pour obtenir une promotion, elle devra se soumettre à une nouvelle évaluation, qui risque d'être négative, surtout si le président de son université, à qui la réforme donne tous pouvoirs sur elle, veut favoriser d'autres chercheurs, pour des raisons de politique interne. Sa carrière va stagner.
Dans la réforme Pécresse, elle n'est plus une bonne chercheuse, il faut encore augmenter sa dose de cours, alors que son mari et ses enfants la voient à peine. (Par comparaison, un professeur italien donne deux fois moins d'heures de cours). Ou alors, il faudrait qu'elle publie à tour de bras des articles vides. Dans les repas de famille, son beau-frère, cadre commercial, qui gagne deux fois plus qu'elle avec dix fois moins d'études, se moque de ses sept heures d'enseignement hebdomadaires. Les profs, quels fainéants.
***
Personnellement, j'aurais une suggestion à l'adresse de Mme Pécresse, de M. Sarkozy et accessoirement des journalistes qui parlent si légèrement de la recherche. Et si on fichait la paix à Mme B? Elle a énormément travaillé, et elle travaille encore. Elle forme des instituteurs, des professeurs, des journalistes, des fonctionnaires. Son travail de recherche permet de mieux comprendre l'évolution de la société française. Elle assure une certaine continuité intellectuelle et culturelle dans ce pays. Elle a été sans cesse évaluée. Elle gagne un salaire qui n'a aucun rapport avec ses hautes qualifications. Elle travaille dans des lieux sordides. Quand elle va faire une conférence, on met six mois à lui rembourser 100 euros de train.
Et elle doit en outre subir les insultes du président de la république et le mépris d'une certaine presse. En bien, ça suffit. Voilà pourquoi les enseignants-chercheurs manifestent aujourd'hui.